Si l’initiative des États-Unis est un pas dans la bonne direction, la guerre au Soudan s’éternise et la prise de conscience internationale tarde à venir. Un panel est organisé le 11 septembre pour l’évoquer.
La guerre tragique qui oppose les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide soudanaises au Soudan est entrée dans une phase critique. Des milliers de civils ont été tués, des millions ont été déplacés et la famine menace de vastes régions, sans qu’une fin à la violence généralisée ne soit en vue.
Ce conflit brutal a également déclenché une vague d’atrocités, notamment des crimes de guerre, des massacres, des violences sexuelles massives et même l’utilisation d’armes chimiques.
Le plus alarmant est l’absence d’engagement international soutenu. Plusieurs initiatives de paix, organisées à Djeddah, Genève, Londres et Manama, ont échoué non seulement en raison du manque d’engagement des parties belligérantes, mais aussi à cause d’autres forces politiques liées à l’ancien régime qui refusent de mettre fin à la guerre par des moyens pacifiques.
Les organisateurs attendent de cet événement une meilleure sensibilisation des États membres de l’ONU, des médias internationaux et des parties prenantes aux multiples répercussions du conflit soudanais.
Cette guerre ne peut pas durer. Aucune des deux parties ne peut remporter une victoire militaire décisive, et plus elle se prolonge, plus les souffrances et le risque de déstabilisation régionale sont grands. Le Soudan est bordé par des États fragiles qui pourraient être entraînés dans le conflit, ce qui entraînerait une catastrophe humanitaire et sécuritaire plus vaste dans toute la région.
Si les pays qui accordent l’asile aux réfugiés soudanais ont gardé leurs portes ouvertes, les services dans les communautés frontalières sont surchargés et insuffisants pour répondre aux besoins des personnes déplacées à l’intérieur du pays, des réfugiés et des rapatriés d’autres conflits. Le conflit soudanais ne se déroule pas de manière isolée dans la région, il se superpose à d’autres conflits qui provoquent des déplacements de population à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le risque de prolongation du conflit est aggravé par le risque d’une guerre par procuration au Soudan entre des États et des groupes armés non étatiques opérant à l’intérieur et à l’extérieur de la Corne de l’Afrique. À l’inverse, le trafic d’armes et d’êtres humains dans la région et au-delà est également en augmentation.
Pourquoi les tentatives de paix échouent-elles ?
La communauté internationale doit agir de manière décisive. Les Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne, en particulier les États-Unis, devraient prendre des mesures urgentes et coordonnées pour faire pression sur les deux parties afin qu’elles acceptent un cessez-le-feu immédiat et reprennent les négociations. Sans une telle intervention, la crise au Soudan ne fera que s’aggraver et le monde aura à rougir de son indifférence.
L’initiative récemment annoncée par les États-Unis visant à mettre fin à cette guerre tragique par des négociations pacifiques est un pas dans la bonne direction.
C’est dans ce contexte que la Fondation Kofi Annan, la Fondation Amina Live et le Centre des médias maghrébins et africains organisent un panel de haut niveau, à partir de Nairobi (Kenya). L’événement, initialement prévu le 19 août 2025, se déroulera le 11 septembre. Il sera conduit par l’ambassadrice Amina Mohamed, ancienne ministre des Affaires étrangères du Kenya, et Mongi Hamdi, ancien sous-secrétaire général des Nations unies et envoyé spécial pour le Mali.
Dans le cadre d’un débat, les panélistes mettront en évidence les conséquences dévastatrices du conflit au Soudan sur les civils, les infrastructures et la stabilité régionale, en attirant l’attention sur les besoins humanitaires urgents, notamment les déplacements, l’insécurité alimentaire et les crises sanitaires. L’escalade des crises humanitaires : famine, urgences sanitaires, migrations, implication d’acteurs extérieurs dans le conflit et risque d’intensification du terrorisme seront quelques-uns des points clés qui seront abordés.
Seront évoqués l’impact de la guerre au Soudan sur la paix et la stabilité régionales, avec un accent particulier sur les flux migratoires et la sécurité transfrontalière ; le risque d’extrémisme et de terrorisme alimenté par la violence et la déstabilisation actuelles ; les facteurs qui ont conduit à l’échec des initiatives passées visant à établir un cessez-le-feu et à mettre fin à la guerre par des négociations pacifiques.
Et les panélistes tenteront de répondre à la question : Pourquoi les forces armées soudanaises et les parties qui leur sont associées continuent-elles de rejeter les négociations pacifiques avec les Forces de soutien rapide soudanaises ?
Les organisateurs attendent de cet événement une meilleure sensibilisation des États membres de l’ONU, des médias internationaux et des parties prenantes aux multiples répercussions du conflit soudanais. Ils espèrent en outre un renforcement des engagements en faveur des efforts humanitaires et de consolidation de la paix ; ainsi qu’une coopération accrue pour prévenir la propagation de la violence et les menaces pour la sécurité.
Il s’agira pour tous de souligner l’importance des initiatives pacifiques prises par les Nations unies, l’Union africaine et, surtout, l’initiative récemment annoncée par les États-Unis visant à faire pression sur les parties belligérantes pour qu’elles négocient un règlement pacifique durable de la crise.
@NA
